En bonne argentine ma maman m’a dit un jour : « il vaut mieux ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier » ! Et moi, j’ai obéi. J’ai étudié les sciences économiques au collège, fait du dessin, préparé des élèves à entrer en carrière d’architecture, appris la sérigraphie, vendu des t-shirts sérigraphiés avec ma sœur, vendu mes peintures dans des marchés, étudié le graphique design dans la meilleure école de ma ville, été prof à la même fac, étudié la photographie (le photoreportage et au cas où aussi la photo de mode), étudié spécifiquement la typographie et j’ai créé et vendu ma propre typo.
J’ai travaillé pendant 12 ans dans un journal, donné des cours de Illustrator et Photoshop à domicile, travaillé pendant beaucoup d’années (et travaille encore) pour un éditeur qui maintenant est plus mon ami que mon chef. J’ai été même serveuse et nounou (quand je suis arrivé en France), j’ai étudié le lettering, l’origami, la calligraphie, le français et enfin je fais depuis quelques années ma passion préférée: la reliure.
Je trouve important de mentionner tout ça pour comprendre pourquoi Plié est aujourd’hui ce que c’est. Quand je conçois un carnet je pense aux couleurs, formes, textures, concepts. Tout ça est assez lié à ma formation en graphisme mais pas que ça. Le moment où je m’organise avec mes inventaires en Excel me rappelle aussi (ou pas !) le collège et tout mon apprentissage des formules mathématiques compliquées. Quand je prépare une étiquette en Photoshop, quand je vais sur un marché et que je parle avec un client, quand je prends les photos de mes produits… Tout le temps je suis en train de mettre en pratique mes connaissances.
Alors un jour, avant le Festival du livre de Mouans Sartoux, je me suis dit: et si je faisais un carnet qui montre mon travail comme graphique design et qui conserve mon esprit de relieuse ? Je l’ai fait et voilà le résultat.
Pour la couverture j’ai choisi un papier évidement avec de la typographie et une étiquette sobre pour le mot « portfolio » en suivant une maxime clé dans le design : moins et plus.
Il est bien résumé et bien organisé grâce aux petits onglets qui divisent les sections.
La couture choisie est la longstitch. Elle permet une jolie ouverture et ce carnet le mérite car chaque image doit être appréciée dans sa totalité.
Il y a aussi un gros travail invisible mais qui a été nécessaire: la mise en page dans un logiciel pertinent, dans ce cas Indesign. Comme vous savez un carnet est composé de feuilles et ces feuilles sont associées en plusieurs cahiers qui seront reliés pour obtenir le livre final. Par conséquence la chronologie des pages doit respecter absolument la disposition sur le logiciel. Tache pas du tout facile. Mon secret : je fais toujours une mini copie de mon carnet mais en mini petit, juste pour plier les pages, recréer les cahiers et mettre le numéro de pages, après je sépare toutes les feuilles et j’ai mes deux numéros de pages devant et les deux de derrière qui m’indiquent comment compiler ceci sur en Indesign.
Faire le carnet a signifié pour moi re-regarder tous mes travaux et ça a été un grand plaisir. De l’éditorial jusqu’au branding, un bon mix visuel!
Si vous voulez regarder un petit peu plus je vous invite à aller voir mon site perso... mais je vous préviens, il est en espagnol !
